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La Santa Vall Posted on 21 mars 2025

Benjamin est le fondateur de Pédaleur. À travers une série d’articles intitulée « Gravel Affair », il partage ses expériences, ses apprentissages techniques et les temps forts de sa saison de gravel. Pour ce premier post, retour sur la Santa Vall en Espagne.

Départ de la course Santa Vall

“Fifteen seconds” : le compte à rebours est lancé par le speaker, qui, malgré le froid du petit matin, tente de réchauffer le peloton et les spectateurs présents sur la ligne de départ de la première étape de la Santa Vall. Dans le sas de départ, à côté de moi, je reconnais des dizaines d’athlètes de renommée internationale : Thomas De Gendt, Louis León Sanchez, Petr Vakoč, pour ne citer qu’eux. Des coureurs qui, il y a encore quelques mois, roulaient sur les plus grandes courses cyclistes du World Tour et qui sillonnent désormais le calendrier mondial gravel. Cela fait 10 ans que j’ai arrêté la compétition élite, mais me voilà au départ de la première manche européenne du calendrier Gravel Earth Series.

Cette saison, j’ai décidé de me prendre au jeu et de tenter de retrouver un semblant de forme pour participer aux plus belles épreuves du calendrier gravel racing européen, tout en vous partageant mes expériences. C’est l’ouverture de la saison à la Santa Vall.

La Santa Vall

J’ai décidé de démarrer ma saison en Catalogne sur la Santa Vall. Une course par étapes de gravel qui se déroule sur deux jours à Sant Gregori, dans la région de Gérone. La course, organisée par Klassmark, fait partie du Gravel Earth Series (GES), un challenge mondial qui regroupe 25 épreuves réparties sur les 5 continents. Ces épreuves sont sélectionnées pour la beauté de leur parcours, la qualité de leur organisation et leur engagement dans la préservation de la nature.

course gravel santa vall

Le parcours propose deux étapes vallonnées longues de 80 kilomètres pour 1100 mètres de dénivelé positif le premier jour, puis 115 km pour 1600 mètres de dénivelé le second. Bien que se tenant un peu tôt dans la saison (nous ne sommes que le 15 février), j’ai justement choisi cette épreuve pour son format atypique sur deux jours et aussi car elle marque vraiment l’ouverture de la saison. Je sais aussi que l’organisateur possède une solide expérience dans l’organisation d’épreuves gravel et c’est toujours un plaisir de retrouver les belles pistes de la Catalogne, parfaites pour la pratique de cette discipline.

Prêt au départ

Je sais que ma forme est encore loin d’être optimale et je n’ai clairement pas autant de kilomètres que la majorité des autres coureurs dans le sas de départ Pro/élite. Cependant, depuis 3 mois, je suis à nouveau un programme d’entraînement grâce à Léo, mon entraîneur chez Ibex Outdoor, et malgré mon agenda rythmé entre mon quotidien de chef d’entreprise et ma vie familiale, je sais que les heures de selle effectuées ont été optimisées et de qualité. Je suis très heureux et excité d’être au départ, et je sais qu’il va falloir appuyer fort sur les pédales pour tenir le rythme infernal.

Benjamin gravel course Santa Vall

La Santa Vall s’apparente un peu à la rentrée des classes. Il y a la présentation des teams élites et chacun étrenne ses nouvelles tenues et son matériel. De mon côté, c’est la même chose et il s’agit de la première sortie officielle de mon Scott Addict Gravel RC. Nouveauté pour moi cette saison : je tente le mono-plateau, puisque le vélo est équipé du nouveau groupe Sram Red XPLR en 13 vitesses. Pour ce qui est des composants, pour cette première épreuve, j’ai gardé le montage de série proposé par la marque : plateau de 42 et cassette 10-46, pneus Schwalbe G-One RS Evo en 45 mm, roues Fulcrum Shark. C’est un montage haut de gamme et une bonne base à tester pour démarrer la saison, en vue de faire éventuellement quelques ajustements par la suite.

Pour la nutrition, je remplis bien mes poches avec les produits des dernières box Pédaleur, en privilégiant notamment les gels, avec pour objectif de consommer 100 grammes de glucides/heure. La course est courte mais va être intense !

Place à la course !

Nous sommes un peu plus de 500 sur la ligne de départ de la première étape. À noter la belle initiative des organisateurs qui proposent un départ séparé pour les femmes élites, 1h avant celui des hommes, histoire de ne pas fausser leur course.

Concernant la stratégie de course, les discussions d’avant-course sont unanimes : la première côte placée dès le départ sera déterminante pour le classement, et après ce sera à fond jusqu’à l’arrivée. Comme prévu, nous partons au sprint, chacun tentant de se replacer pour aborder la difficulté dans les meilleures positions. À ce petit jeu, je m’en tire pas trop mal et je me place vers la 50ème place. Après quelques minutes d’efforts intenses, nous arrivons enfin au sommet. J’aperçois encore la tête du peloton, mais je traîne plutôt au fond de la classe ! Avant de basculer, nous devons rouler sur un passage single ; comme c’est étroit, nous ne pouvons pas rouler à deux de front. Cela joue des coudes et il y a quelques bouchons. Finalement, entre ce passage, puis la descente rapide et technique qui s’enchaîne, c’est ici que les cassures se font et que les groupes se forment.

Une fois dans la vallée du Llémena, pas le temps de souffler, je suis dans un bon groupe, et ça roule à plus de 45 kilomètres/heure. J’ai du mal à nous situer, mais j’estime qu’il y a environ une quarantaine de coureurs devant. De toute façon, pas de question à se poser, je suis à fond. Au fil des kilomètres et des difficultés rencontrées, notre groupe se disloque, le rythme est très intense sans aucun temps mort. Même dans les descentes, la technicité du terrain ne permet aucun relâchement, puisque chacun donne le max. Nous entrons déjà dans les derniers kilomètres et notre petit groupe, réduit à 6 coureurs, s’entend bien jusqu’à la ligne d’arrivée afin de perdre le moins de temps possible. Après 2h28 d’efforts et une fois la ligne franchie, l’organisateur a tout prévu : une zone avec buffet complet pour se ravitailler, une station de lavage pour les vélos bien couverts de boue.

Mais pas le temps de traîner, il faut récupérer pour la longue étape du lendemain.

Pour la seconde étape, le parcours nous emmène faire une boucle complète autour de Gérone avec un passage dans le massif des Gavarres. Le départ est neutralisé sur les premiers kilomètres, puis les “fauves sont lâchés”. Comme la veille, le départ se fait sur une partie montante et sur un rythme rapide. Avec la fatigue de la première étape dans les jambes, les groupes se forment rapidement et on se retrouve plus ou moins avec les mêmes coureurs que sur la première étape. Au kilomètre 40, nous devons grimper une longue et difficile ascension, et c’est là que je dois laisser filer mon groupe emmené notamment par le triathlète Vincent Luis. Bien que difficile, ce passage est super avec un enchaînement de montées pentues et de descentes rapides, toujours sur de belles pistes de gravier.

Benjamin sur course Santa Vall

Dans les 30 derniers kilomètres, plus roulants, un groupe conséquent revient de l’arrière, et en roulant collectivement, nous arrivons à conserver une belle vitesse jusqu’à la ligne d’arrivée pour boucler la seconde étape à plus de 31 km/h de moyenne !

Le bilan

Cette première course de la saison s’est déroulée à une vitesse folle. Rien de surprenant vu les noms sur la start-list au départ. Le gravel est une discipline à la mode qui a tout pour plaire et qui attire logiquement de plus en plus de grands noms. En prenant le départ dans la catégorie Pro/élite, je savais que le défi allait être élevé, mais c’est une réelle source de motivation. C’est une fierté d’avoir réussi à boucler cette première course de la saison à la 50ème place. Ce qui me permet de récolter quelques petits points pour le classement général des GES au passage ! J’ai réussi à éviter tout incident et le matériel a parfaitement .fonctionné. Le Scott Addict Gravel RC est un vélo taillé pour ce type d’événements

Les journées vont bientôt allonger et la luminosité permettra de rajouter quelques kilomètres à mon entraînement hebdomadaire. Je prévois aussi de m’entraîner plus régulièrement et spécifiquement sur le vélo de gravel pour gagner encore en aisance dans les passages techniques et rapides. Une chose est sûre, j’ai déjà hâte d’être au départ de la prochaine épreuve de ma saison.

Partager notre passion et notre expérience cycliste, c’est ce qui nous a poussés, Mathilde et moi, à lancer Pédaleur il y a bientôt 10 ans. J’espère que ce post vous donnera à vous aussi l’envie de pédaler et, pourquoi pas, de participer à la Santa Vall !

À suivre dans le prochain article de la série Gravel Affair.

La Santa Vall

Si vous avez apprécié le partage de cette expérience avec Benjamin, venez retrouver les autres pages dédiées aux évènements et compétitions, vous ne serez pas déçus !

Crédits photos : Santa Vall