Edit du 31 mai 2024 : Retrouvez notre vidéo et article de reconnaissance du parcours de l'Étape du Tour 2024
Révélé en même temps que le parcours du Tour de France 2023, le tracé de la 31ème édition de l’Étape du Tour est désormais connu ! Celle-ci aura lieu le 9 juillet 2023 sur la 14ème étape du Tour de France entre Annemasse et Morzine où nous aurons l’occasion de découvrir les routes et cols du Chablais.
Reconnaissance du parcours par PÉDALEUR
Nous voilà début novembre au pied des Alpes, plus précisément du côté d’Annemasse pour la reconnaissance du parcours de l’Étape du Tour 2023. Un tracé 100% haut-savoyard qui va nous conduire jusqu’à Morzine avec pas moins de 150 kilomètres et 4000 mètres de D+.
En cet automne chaud et ensoleillé la montagne nous ouvre grand les bras avant les rudesses de l’hiver. Les températures sont plus qu’agréables pour cette période. La végétation s’est vêtue de ses plus belles couleurs d’automne, les sommets qui nous entourent sont enneigés et les douces lumières nous promettent une belle journée de vélo pour les passionnés que nous sommes.
En route !
Au départ d’Annemasse on quitte la ville par le Sud en direction du Chablais et de la vallée verte. En ce lundi matin de reprise scolaire il y a du monde sur les routes. On est déjà impatients de se retrouver au calme dans les montagnes. Le 9 juillet prochain vous bénéficierez d’une route rien que pour vous, exceptionnellement privatisée pour les 15 000 cyclistes. C’est la magie de l’Étape du Tour ! Les premiers kilomètres sont majoritairement parcourus sur des routes en faux-plat montant. Il y a bien quelques rampes un peu plus marquées, en pallier, mais celles-ci ne dépassent pas les 6%. Ce début d’Étape du Tour est roulant, parfait pour un bon échauffement et pour étirer le peloton.
Attention toutefois à ne pas se mettre dans le rouge en voulant accrocher un groupe un peu trop rapide. Comme habituellement sur ce genre d’épreuve la prudence devra être de mise. Le programme du jour est copieux !
Premier col de la journée
Une fois à Boëge (KM 20) le compteur affiche déjà près 350 mètres de dénivelé positif. On vire à gauche pour aborder les pentes douces du 1er col de la journée, le col de Saxel (4,3 Km à 4,5% de moyenne). Le pied de la montée ne marque pas une véritable rupture de pente. On progresse sur une route large avec un beau revêtement qui serpente au milieu des alpages. Une montée agréable qui offre une sensation de vitesse car les pentes restent modestes et permettent de bien mouliner. Le sommet (944m) offre un superbe panorama sur le Lac Léman.
D’ailleurs les reflets bleu du Lac Léman et les vues sur les montagnes du Jura seront omniprésents durant les 3 premières ascensions. De quoi en prendre plein les yeux par beau temps.
La descente qui suit ne présente pas de dangers particuliers. On reste sur une belle route avec faible pente qui oblige tout de même à donner quelques coups de pédale. Au bas de la descente, à peine 3 kilomètres de vallée nous permettent de rejoindre Fessy. Il est déjà temps d’aborder le col de Cou !
Le col de Cou, 7Km à 7,4% de pente moyenne
Cette fois-ci dès l’entame, la pente se montre plus forte avec un 1er kilomètre qui présente déjà un passage à 10%. De notre point de vu, le col de Cou marque réellement l’entrée dans cette épreuve de montagne. Hormis une légère descente de 200 mètres à 2km du sommet et un dernier kilomètre plus roulant la difficulté monte clairement d’un cran dans cette deuxième ascension. C’est finalement une montée courte mais difficile avec une pente régulièrement autour de 7-8% et quelques passages à 10%. Jouez du dérailleur et ne vous brulez pas les ailes, la route est encore longue. L’ascension en face Nord est en revanche très ombragée ce qui permettra d’éviter d’être trop en surchauffe d’entrée de jeu. À noter que nous ne franchissons pas tout à fait le sommet du col, puisque nous redescendons en direction de Thonon. Up Date Novembre 2022 : a priori le parcours franchirait bien le sommet du col de Cou puis emprunterait le col des Moises avant de redescendre sur Orcier par une petite route avec virages serrés. Prévoir une centaine de mètres de dénivelé en plus au compteur !
Col du Feu
Sans transition on enchaine directement avec la montée du Col du Feu (5,8 Km à 7,8% de moyenne). Une autre ascension courte mais relativement difficile. La montée est assez similaire à la précédente : légèrement plus courte, majoritairement ombragée en face Nord mais sans aucun répit. Le pied est difficile jusqu’au Hameau de La Hanche. Ensuite on joue à nouveau avec les grands pignons de notre cassette dans des pentes souvent autour de 7-8%, voir un peu plus sur de courts passages. Une nouvelle fois, il vous faudra trouver votre propre rythme pour ne pas laisser trop d’énergie.
Au sommet le compteur affiche 55 kilomètres et 1500 mètres de D+. Pas de quoi vous épuiser si vous avez bien géré votre affaire sur cette première partie de course, mais déjà de quoi commencer à user les organismes !
Attention à la descente du col du Feu qui présente les premières difficultés techniques de la journée ! « Ça penche » comme on dit, avec notamment quelques épingles et virages serrés.
Transition vers la seconde partie de l’Étape du Tour
Ensuite direction Bellevaux et le col de Jambaz (1027m). Cette ascension est « non-répertoriée » par les organisateurs, mais il faut tout de même pédaler sur 6,6 kilomètres à 3,7% de pente moyenne. D’autant plus que cette portion peut-être usante car exposée au vent, ce qui est le cas aujourd’hui lors de notre reconnaissance de l’étape du Tour 2023.
Après un début de parcours en « montagnes russes », c’est le moment d’en profiter pour bien se ravitailler et tourner les jambes.
Une fois le col de Jambaz franchi, on poursuit notre route en direction de Saint-Joire. C’est une longue transition de 15km en faux-plat descendant où il faudra jouer collectif pour aller vite. L’abri et les relais d’un groupe seront importants à ce moment de l’étape.
Quelques kilomètres après Saint-Joire il est temps de retrouver des pourcentages positifs, on laisse la vallée de l’Arve sur notre droite et on prend la direction de Mieussy. L’occasion de remettre le petit plateau avant le véritable pied de l’ascension du col suivant.
À Mieussy (KM 88), c’est parti pour les deux derniers cols. Mais attention, ces deux morceaux n’ont rien à voir avec ce qu’on a grimpé auparavant.
Col de la Ramaz : difficile !
Commençons par le col de la Ramaz. Avec 14km d’ascension à un peu plus de 7% de pente moyenne, mieux vaut aborder cette difficulté avec humilité. D’autant plus que l’ascension est exposée au soleil et avec l’heure qui sera déjà bien avancée il risque de faire très chaud sur les pentes du col le 9 juillet prochain. Les pourcentages restent raisonnables et plutôt réguliers sur le début de l’ascension. La traversée du village de Messy offre même un peu de répit avec une courte descente. On prend vite de la hauteur en progressant dans les Alpages sur une route large et on aperçoit déjà au loin le tunnel du Sommand. Il va falloir grimper tout là haut ! En observant les indications des panneaux du col, on remarque vite que la pente moyenne augmente progressivement au fil des kilomètres. Elle atteint son paroxysme au moment d’aborder le tunnel avec 1km à 10%. Accrochez-vous c’est difficile !
Heureusement la sortie du tunnel marque aussi la fin des pentes abruptes. Encore quelques centaines de mètres et au moment où ne s’y attend pas du tout, on débouche sur le magnifique plateau du Sommand. L’occasion de souffler et d’apprécier les vues sur les hauts sommets qui nous entourent.
Il ne reste alors plus que 3km pour aller franchir le col à 1619 mètres d’altitude. On retrouve des pentes plus faciles, seul le dernier kilomètre à un peu plus de 7% nous rappelle à l’ordre.
Cette première longue ascension risque de marquer les organismes !
Direction le col de Joux Plane
Après avoir traversé la station de Praz de Lys, la première portion de descente du col de la Ramaz est rapide et technique avec une enfilade d’épingles serrées et une route pas toujours en très bon état. Soyez vigilants et gardez vos mains au creux du cintre dans la descente. Prenez également le temps de bien vous ravitailler au sommet pour maintenir votre concentration à son maximum. À mi-descente on rejoint l’intersection avec la route qui relie Morzine à Taninges. Il pourrait être tentant de couper directement en direction de l’arrivée,… mais non ! Enlevez directement cette idée de votre tête.
Nous tournons à droite et on poursuit la descente qui cette fois devient franchement plus large pour rejoindre Taninges.
On aborde alors la vallée du Giffre. Il faut rouler durant 10km sur une route rectiligne en très léger faux-plat montant pour rejoindre Samoëns et le pied de la dernière montée : le terrible col de Joux Plane. Sur cette portion de route essayez de vous décontracter musculairement en moulinant, refaite les stocks de glycogène en mangeant et pensez à bien vous hydrater. Vous devez aborder la dernière montée avec un moral gonfler à bloc !
Joux plane, la pente se cabre
Arrivé à Samoëns, on tourne à gauche en direction de Morzine et du col de Joux Plane. On entre directement dans le vif du sujet. On « tape le casque » sur les rampes à 12% du 1er kilomètre. La suite redevient un peu plus « digeste » pendant 5 kilomètres avec des pentes restant rudes mais entrecoupées de quelques portions plus « souples » (attention à ne pas lire « faciles ») qui permettent de retrouver un tout petit peu de vélocité.
L’ascension se fait cependant une nouvelle fois à découvert et le soleil tout comme la chaleur pourraient devenir de redoutables adversaires le jour de l’Étape du Tour 2023. Avec les kilomètres déjà effectués qui commencent à peser lourd dans les jambes, on se dit que finalement les cols précédents n’étaient pas si difficiles que ça et qu’on aurait dû être un peu plus prévoyant… Mais ce n’est pas le moment de ressasser. Il faut absolument se hisser jusqu’au sommet de cette toute dernière difficulté à 1691 mètres d’altitude.
Le mental doit véritablement prendre le relais. D’autant plus que les 5 derniers kilomètres de ce col final sont véritablement TERRIBLES ! On retrouve des pentes à 10% voir plus et chaque coup de pédale devient une véritable bataille. Heureusement les vues sur le massif du Mont Blanc sont à couper le souffle et on retrouve un peu d’ombre. On se couche sur sa machine, on se dandine, bref, on avance comme on peut vers le sommet. L’espoir revient quand on se dit que finalement, une fois en haut, l’objectif sera presque atteint. Puis d’un coup d’un seul, un chalet en bois apparaît et le panneau du col se présente. Victoire, le col de Joux Plane est vaincu !
Depuis le sommet du col, nous profitons lors de notre reconnaissance d’un magnifique coucher de soleil sur les Aravis . La montagne est belle !
Un dernier effort avant de rejoindre Morzine
La descente n’arrive pas tout de suite. Après 1 kilomètre de récupération, on remonte sur 500 mètres environ jusqu’au col du Ranfolly. Un détail après ce qu’on vient d’affronter juste avant.
Il ne reste plus alors qu’à se laisser glisser dans la vallée jusqu’à Morzine sur une dizaine de kilomètres. Attention tout de même. La descente est très rapide avec une route étroite et des courbes parfois serrées. Ne prenez pas de risques inconsidérés en cette fin de cyclosportive ce serait tellement dommage de chuter.
Dans Morzine, direction la ligne d’arrivée, il ne vous reste plus alors qu’à savourer cette belle journée.
Reconnaissance Étape du Tour 2023 : conclusion
Finalement si les trois premiers cols répertoriés présentent des statistiques d’ascensions modérées « sur le papier » ils n’en restent pas moins marquants pour l’organisme.
Ensuite la longue transition vers Mieussy devra être gérée avec prudence et prévoyance au risque de laisser beaucoup d’énergie sur la route avant le final.
Les deux derniers cols sont quand à eux de véritables difficultés alpestres.
Le col de la Ramaz est classé « seulement » en 1ère catégorie mais avec ses 14 kilomètres d’ascension cette montée est éprouvante. Le col de Joux Plane, long de 12 km est quant à lui classé Hors Catégorie. Au niveau de la difficulté, il est souvent comparé à celle présentée par l’Alpe d’Huez (on s’arrête là pour la comparaison).
Si le parcours de l’Étape du Tour 2023 ne franchit pas de cols de haute-montagne, il ne faudra surtout pas négliger la difficulté bien réelle de ce tracé. L’enchaînement des ascensions demandera une solide préparation et une excellente gestion le jour J.
À vous de jouer !
On vous retrouve avec l’équipe PÉDALEUR le 7 et 8 juillet prochains sur le village de l’Étape du Tour pour vous présenter notre box cycliste !