Mise à jour du 3 novembre 2021 : Retrouvez notre reconnaissance de l’étape du Tour 2022 entre Briançon et l’Alpe d’Huez.
Après un tour de vélo en Auvergne la semaine dernière, direction cette fois-ci les Alpes pour une reconnaissance du parcours de la prochaine Étape du Tour entre Megève et Morzine !
Près de 15000 cyclistes sont attendus le 10 juillet sur le même parcours qu’emprunteront les coureurs du Tour de France quelques jours plus tard.
Pour vous, l’équipe Pédaleur s’est rendue sur place pour une reco complète de ce magnifique parcours montagneux et vous livre quelques conseils pour aborder sereinement l’épreuve.
Tout d’abord, quelques chiffres sur l’étape du Tour :
- L’étape Megève-Morzine : 146 Km
- 4 Cols : Aravis (2è Cat), Colombière (1è Cat), Ramaz (1è Cat), Joux-Plane (Hors-Cat)
- 4000 mètres de dénivelé.
Nous nous sommes donc rendus dans la station de Megève pour prendre le départ de l’épreuve. Le départ se fait par une belle route en faux plat descendant en direction de Flumet, un bon moyen pour s’échauffer et tourner les jambes. Faites attention car la vitesse va être élevée et avec autant de cyclistes groupés et pressés d’en découdre ce serait dommage de chuter sur un accrochage. Ne soyez pas surpris, avant d’aborder le tout premier col de la journée, vous devrez grimper une bosse non répertoriée. Avant Flumet on tourne à gauche en direction du col des Saisies pour un gros kilomètre de montée à 8-9%, rien de comparable bien sûr par rapport à ce qui nous attend par la suite, mais un bon moyen de se rappeler que l’on aborde une épreuve de haute montagne !
Après ce petit échauffement c’est parti pour l’ascension du col des Aravis
Ce premier col de la journée est classé en 2è catégorie avec au total 12km d’ascension à 5% de moyenne. La montée est très agréable, il y a un passage un peu plus compliqué sur 3km au niveau du village de la Giettaz avec des passages à 9% mais rien d’insurmontable. Je vous conseille de profitez des paysages (la route serpente au milieu des alpages) et d’en garder un peu sous la pédale pour la suite. Au sommet à 1498m, vous aurez près d’une heure de vélo, profitez-en pour vous ravitailler, respirez un bon bol d’air puis c’est parti pour une descente rapide en direction de La Clusaz et du Grand Bornand.
Le col de la Colombière, un régal pour les cyclistes
Après une descente qui vous permet de souffler quelque peu, on aborde directement l’ascension du col de la Colombière dès la traversée du Grand Bornand. Ce col présente une distance similaire aux Aravis avec 12km d’ascension mais la pente moyenne de l’ordre de 6% est un peu plus élevée du fait qu’il n’y ait pas de replats. On prend vite de la hauteur sur la station du Grand Bornand, pour atteindre le village du Chinaillon à mi-col. Le sommet est plus sauvage mais aussi plus difficile, sur les 3 derniers kilomètres on est jamais en dessous des 7%. Classé en 1ère catégorie, ce col commence à faire mal aux jambes mais ce n’est rien comparé à la suite !
La descente qui suit pour atteindre Cluses est longue, s’il fait froid ou humide, préférez perdre quelques secondes pour enfiler un coup-vent et des manchettes plutôt que de prendre froid dans la descente. Restez concentrés, la route est étroite et quelques virages peuvent surprendre.
Une fois dans la vallée, essayez de trouver un groupe pour rouler à plusieurs et ainsi économiser vos ressources. Il y a près de 30km avant d’atteindre le col suivant, c’est le moment de bien manger et boire. Une nouvelle fois ne cherchez pas à emmener trop de braquet, tournez les jambes pour garder de la fraicheur musculaire.
Le col de la Ramaz, les premiers forts pourcentages
Ne soyez pas surpris mais avant d’aborder le véritable pied du col de la Ramaz à Mieussy vous devrez d’abord rouler pendant 4 kilomètres sur une route large en faux plat montant. Une fois au village, vous tournez à gauche et c’est parti pour 14 km de montée. Si les pourcentages des premiers kilomètres ne sont pas insurmontables, on sent tout de suite que ce col va être une autre affaire ! (à moins que ce soit la fatigue qui commence à se faire sentir).
La route serpente au milieu des prés et on aperçoit au loin les paravalanches, il va falloir monter tout là haut 😉 Prenez votre rythme de croisière et essayez de garder une dent de côté pour ce fameux passage des paravalanches, dans cette portion la pente est à plus de 10%. Heureusement, au moment où on s’y attend le moins on arrive sur un plateau salvateur pour traverser la station du Sommand. À ce moment là il vous reste 3km et même si la pente se dresse à nouveau dans le final, vous touchez au but, le plus dur est passé ! Avec un sommet à 1610 mètre et 14 km à 7% de moyenne ce col est répertorié en 1ère catégorie par ASO, mais il fait mal aux jambes !
Col de Joux-Plane, le bouquet final
Au sommet du col de la Ramaz vous allez traverser la station de Praz-de-Lys, puis vous lancer dans la descente. La 1ère partie est très technique avec plusieurs épingles qui s’enchainent, restez concentrés. À mi-descente, on rejoint une grande route qui relie Taninges à Morzine, on tourne à droite puis on file sur la vallée, cette deuxième partie de descente ne présente pas de danger particulier. La traversée de Taninges et rapide puis vous abordez une longue portion de vallée pour rejoindre Samoëns et le pied du col de Joux-Plane. Là encore, essayez de trouver un groupe pour rouler à plusieurs et profitez-en pour vous ravitailler avant la dernière difficulté.
À Samoëns, pas de phase d’approche, vous êtes directement dans la pente et c’est parti pour 11 km de montée à près de 9% de moyenne. Autant vous le dire Joux-Plane est une vraie galère. La pente est abrupte et il n’y a aucun moment de répit, plus on approche du sommet, plus c’est dur ! C’est là que la tête prend le dessus, profitez du paysage exceptionnel pour oublier la difficulté de la pente et remémorez-vous tous les kilomètres parcourus, et tout le dénivelé gravi pour arriver ici. Le sommet est proche, votre victoire est là. Au sommet, la route longe un petit lac de montagne, encore un petit effort pour atteindre le col du Ranfolly puis vous n’avez plus qu’à vous laisser glisser pour franchir la ligne d’arrivée dans Morzine et apprécier cette magnifique journée de vélo. Vous l’avez fait, vous avez roulé sur la même route qu’emprunteront les coureurs du Tour de France, vous avez bouclé votre Étape du Tour !
- Pour cette reconnaissance, nous avons dû affronter des conditions météorologiques délicates (même si les photos ne le montrent pas !) avec beaucoup de pluie et une température d’à peine 5 degrés en haut des cols. N’oubliez pas qu’en montagne les conditions peuvent rapidement évoluer. Si le temps est incertain, nous vous conseillons de vous alourdir de quelques grammes en emportant dans votre poche un coupe-vent voir même un K-way pour aborder sereinement les descentes de cols.
- Aussi, pour bien enchainer les ascensions sur une épreuve d’endurance comme celle-ci, l’hydratation et l’alimentation sont primordiaux. N’oubliez pas de mettre régulièrement « la main à la poche » pour éviter la fringale.
Alors on souhaite bonne chance à tous les pédaleurs qui vont participer à l’étape du Tour 2016, faites-vous plaisir !
Benjamin